Une introduction à l’œuvre de ZUN.
Voyage entre les jeux vidéos, la musique et les mangas.
Article terminé le 30 novembre 2020
Bonjour, ici Mots, traducteur bénévole, amateur et non-officiel des albums de ZUN. J’ai écrit cette page afin que vous puissiez découvrir les grandes lignes du monde que ZUN a imaginé dans ses créations.
Peut-être que cela vous permettra de mieux apprécier l’histoire des albums, ou vous fera découvrir d’autres œuvres qui vous plairont.
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Sans plus tarder, commençons le voyage…
Tout d’abord, parlons du créateur : ZUN. ZUN est le pseudonyme d’un japonais qui crée presque exclusivement seul et depuis 1995 le Tōhō Project (東方Project, 東方 signifiant « oriental »), une licence qui regroupe, autour d’un même univers, plusieurs médias dont le jeu vidéo, la musique et le manga.
La première œuvre qui appartient au Tōhō Project est le jeu vidéo 東方靈異伝 ~ The Highly Responsive to Prayers (Tōhō Reiiden, soit « Étrange légende orientale »). C’est un jeu de style casse-brique avec des éléments de shoot them up. Il sort en 1996 sur PC-98, un ordinateur de bureau japonais.
Le second jeu sortira un an plus tard sur la même machine, et sera cette fois-ci un shoot them up : 東方封魔録 ~ the Story of Eastern Wonderland (Tōhō Fūmaroku, soit « Annales de l’emprisonnement d’un démon »). À partir de là, la majorité des jeux vidéos que créera ZUN seront des shoot them up, et ils partageront le même univers.
Au fil des ans, les jeux cessèrent d’être développés pour PC-98, et ils sortent aujourd’hui sur Windows. Une trentaine de jeux est sortie à ce jour (en comptant les spin-offs).
Certains jeux s’éloignent du genre shoot them up et sont des jeux de versus fighting, de puzzle, etc.
Le dernier en date est 東方鬼形獣 ~ Wily Beast and Weakest Creature (Tōhō Kikeijū, soit « la bête en forme d’oni »), sorti en 2019.
Puis, en 2002, ZUN sort un premier CD de musique, qui s’appelle 蓬莱人形 ~ Dolls in Pseudo Paradise (Hōrai Ningyō, « Poupées de Hōrai »).
Cet album contient des musiques originales, mais aussi des remix de musiques qu’il avait composées pour des jeux vidéos (dont des jeux en-dehors de la licence Tōhō), et un petit texte accompagne chaque son.
Depuis, tous les albums qu’il a sortis ont suivi ce schéma : musique et histoire.
Enfin, ZUN scénarise plusieurs séries de mangas qui développent l’histoire de son univers. Ces mangas sont dessinés par d’autres artistes.
Comme évoqué plus tôt, la plupart des histoires que raconte ZUN au travers de ses jeux, ses albums de musique et ses mangas se passent dans un même univers.
Ce monde ressemble au nôtre de manière générale, mais la plupart de l’action se déroule en fait dans une région imaginaire : Gensōkyō.
Gensōkyō, en japonais 幻想郷, signifie « pays des illusions ».
C’est une région isolée du Japon par une grande barrière enchantée : la barrière Hakurei.
Là-bas, les divinités et les yōkai sont nombreux, mais les humains sont assez rares.
L’équilibre de Gensōkyō dépend de deux choses : le rapport de force entre humains et yōkai, et l’arrivée de nouveaux habitants.
Rarement, des gens traversent la barrière Hakurei, plus ou moins volontairement.
Si ces nouveaux venus sont puissants, leur arrivée peut déséquilibrer l’équilibre des forces.
Il se produit alors ce que les habitants appellent un incident.
Et dans la plupart de ces histoires, c’est aux héroïnes de résoudre l’incident, le plus souvent en infligeant au responsable une bonne dérouillée.
Pour récapituler, nous avons :
Mais alors, Gensōkyō est uniquement le lieu où se passe l’action des jeux et des mangas ?
Quid des aventures de Maribel et Renko dans les albums ? Pas de panique, on y vient.
En fait, c’est très simple : l’histoire des albums se passe dans le même univers, mais dans le monde extérieur.
Le monde de Merry et Renko est comme le nôtre, quoique plus futuriste.
Aucun détail précis n’est donné, mais il se passerait après les histoires des jeux et mangas.
Gensōkyō existe toujours, isolée par sa barrière, arrêtée dans le temps en quelque sorte. Et c’est ce lieu que Merry visite dans certains de ses rêves, notamment dans Changeability of Strange Dream.
Très bien, mais faut-il suivre les jeux et lire les mangas pour comprendre les albums ?
Pas du tout. En fait, Merry et Renko sont un canon un peu à part, à l’écart du groupe complexe que forment les autres histoires de ZUN.
Il n’est pas nécessaire de connaître les histoires de Gensōkyō (jeux et mangas) pour comprendre celles de Merry et Renko (les albums).
Cependant, on trouve beaucoup de références à Gensōkyō dans les albums, et c’est assez amusant de les trouver !
Si vous ne connaissez pas Gensōkyō, il est juste intéressant de savoir que tous les lieux que visite Maribel dans CoSD sont des lieux de Gensōkyō :
le manoir de la vampire Scarlet et la forêt de bambous. Il est aussi probable que les personnages qu’elle rencontre sont des personnages des jeux, bien que rien ne soit explicite.
La servante du manoir serait peut-être Sakuya Izayoi, le lapin à visage humain serait Reisen Udongein Inaba, et enfin la fille contrôlant le feu est peut-être Mokō de Fujiwara.
Voici un avis très personnel : je crois que le succès des jeux de ZUN, et ce qui a permis ensuite aux mangas et aux albums d’exister, c’est, en plus de la musique, la diversité des personnages. ZUN est un excellent chara designer, que ce soit pour l’apparence, le caractère, ou les pouvoirs.
Voici donc une courte fiche des héroïnes des jeux, et de celles des albums.
Reimu est le premier personnage à apparaître dans la série, c’est en quelque sorte la grande héroïne des jeux.
Miko du sanctuaire Hakurei, son rôle est à la fois de défendre les humains contre les yōkai, mais aussi de protéger l’équilibre de Gensōkyō.
Elle est paresseuse, le sanctuaire dont elle est la prêtresse manque de fidèles,
et elle ne peut pas s’empêcher de devenir amie avec les responsables des incidents qu’elle résout…
Sans parler du fait qu’elle ne connaît même pas le nom de la divinité de son sanctuaire !
Son pouvoir inné lui permet de flotter librement dans les airs. On dit d’elle que rien ne peut l’enfermer, et si elle est déterminée, elle est une des plus formidables adversaires que l’on peut trouver à Gensōkyō et même au-delà. Que le responsable de l’incident soit un yōkai, une divinité ou un émissaire des enfers, elle saura l’affronter.
Dans les mangas, Reimu est plus discrète. Son caractère est difficile à cerner, même pour ZUN, et d’autres personnages prennent alors le premier plan.
Marisa est la deutéragoniste dans presque tous les jeux de la saga.
Sa première apparition remonte à the Story of Eastern Wonderland, où elle était une ennemie.
Rapidement devenue la meilleure amie de Reimu, elle est maintenant un personnage jouable dans la majorité des jeux.
Marisa est une sorcière de style très occidental, qui vit dans la forêt et s’exerce seule à la magie.
Quand elle le peut, elle résout des incidents, mais plus par défi que pour une cause supérieure.
Contrairement à Reimu qui se repose sur un pouvoir magique inné, Marisa a tout acquis par un entraînement acharné.
Mais son entraînement a porté ses fruits, car elle est suffisament forte pour affronter des responsables d’incidents.
Dans les mangas, elle est plus présente que Reimu, peut-être parce que son caractère est plus adapté aux aventures en mangas que celui de Reimu.
Maribel est l’une des deux héroïnes des albums de musique. On la surnomme souvent Merry.
Amie de Renko, ses origines sont floues, car bien qu’habitant au Japon, et parlant couramment le japonais, son nom est écrit en katakana.
Cela met le personnage à part, car la majorité des personnages de ZUN ont un nom écrit en kanji.
De plus, c’est peut-être le signe que Maribel n’est pas née au Japon.
Maribel est donc une étudiante en psychologie (dans une branche imaginaire du domaine), et elle a hérité de sa famille des pouvoirs surnaturels.
Elle peut surtout voyager lorsqu’elle rêve, et ces visions lui donnent envie d’en savoir plus sur les légendes du monde.
Dans sa vision du monde, la subjectivité est la réalité. Autrement dit, le monde est tel qu’on le voit, et change selon les points de vue.
Généralement, elle est la narratrice des albums, ce qui la place légèrement au premier plan de Renko.
Enfin, Maribel ressemble, par l’apparence et les pouvoirs, au yōkai Yukari Yakumo, personnage récurrent de Gensōkyō. Aucun lien officiel n’existe entre elles cependant.
Mais Maribel ne serait rien sans Renko !
Renko Usami (elle partage son nom de famille avec Sumireko Usami, un personnage des jeux) est l’amie de Maribel,
et sa complice dans ses quêtes d’autres mondes.
Renko est l’opposée de Maribel, et la complète, exactement comme Marisa complète Reimu.
Elle étudie la physique (comme Maribel, dans une branche imaginaire de ce domaine) et possède la capacité de connaître l’heure et le lieu en voyant la Lune et les étoiles.
Pour elle, il existe une unique vérité, indépendante des points de vue, et accessible par la science et le rationnalisme.
Pourtant, elle est la première à entraîner Maribel dans des aventures.
C’est peut-être car elle souhaite découvrir d’autres choses que le monde qu’elle connaît, qui ne contient plus beaucoup de mystère.
Quelques présentations plus courtes de personnages secondaires dans les jeux et les mangas, mais néanmoins très présents.
Yukari est une des sages de Gensōkyō. C’est une yōkai capable de manipuler les frontières, qui veille dans l’ombre sur le pays des illusions.
Parfois ennemie de Reimu, parfois mentor, elle aime se cultiver une image de mystère.
Cette yōkai du vent (tengu) est une journaliste, toujours à l’affût d’un scoop ou d’un scandale.
Elle est souvent critiquée par les habitants de Gensōkyō pour son attitude très fière et le contrôle qu’elle exerce sur l’information.
C’est aussi une agile combattante qui s’est même montrée capable de résoudre des incidents.
Ni yōkai, ni humaine, Yōmu est en fait mi-humaine, mi-spectre. Elle vit dans le Meikai, au service de Yuyuko, la princesse fantôme.
Mais elle lui sert aussi d’agent, et peut gérer les conflits qui concernent le royaume des morts.
Miko du sanctuaire Moriya, et par conséquent rivale de Reimu, Sanae est une humaine arrivée assez récemment à Gensōkyō.
Elle connaît bien le monde extérieur.
Contrairement à Reimu, elle connaît bien les deux divinités qu’elle sert. Elle complète en quelque sorte les personnages que sont Reimu et Marisa.
En plus de la région isolée de Gensōkyō, d’autres lieux imaginaires apparaissent dans le monde de Tōhō.
Le premier est le Meikai (冥界, « monde des ténèbres »), ou monde des morts. Des fantômes s’y trouvent en attente d’un jugement ou d’une réincarnation, sous l’égide de Yuyuko la princesse fantôme.
Le Makai (魔界, « monde démoniaque ») est peu connu. C’est un monde où vivent des démons, qui aurait été entièrement créé par une puissante divinité.
La Lune (月, tsuki) est habitée par une cité ancestrale où vit une civilisation avancée et éternellement jeune. Ses habitants sont parfois désignés comme étant humains, parfois comme étant des dieux. Il est possible de voyager entre Gensōkyō et la Lune par des moyens magiques. Les relations entre ces deux régions sont tendues.
L’enfer (地獄, jigoku) est un monde immense où les âmes des défunts sont punies pour leurs péchés. Tōhō étant un univers assez joyeux et parfois comique, l’enfer a aussi sa part de ridicule. À cause de sa taille immense, son administration peine à le gérer correctement, et aurait des soucis financiers.
Pour terminer, l’ancien enfer (旧地獄, kyū jigoku) est un lieu souterrain qui, comme son nom l’indique, servait d’enfer jusqu’au grand déménagement infernal. Aujourd’hui il est habité par des yōkai bannis de Gensōkyō, et sert à la fois de prison pour les esprits vengeurs et de source thermale.
Cette introduction s’est avérée plutôt longue, non ?
Vous avez pu voir les bases de l’univers imaginé par ZUN, et celles de ses créations. Si des jeux ou des mangas vous intéressent, essayez de chercher comment les obtenir sur internet. Le piratage et les scans sont illégaux et ne soutiennent pas le créateur, mais si vous ne parlez pas japonais, ils peuvent être le seul moyen de profiter de ces œuvres…
Concernant les albums, je fournis des version en MP3 avec mes traductions.
Elles sont trouvables sur internet gratuitement et bien que ZUN soit sans doute au courant, il n’a jamais empêché cette distribution.
Cependant. Si vous appréciez beaucoup un album, je vous conseille très vivement de chercher à l’acheter.
En plus d’être un objet de collection, la qualité sonore est incomparablement supérieure sur CD.
Pour finir, voici deux liens si vous souhaitez découvrir Gensōkyō plus en profondeur :
C’est tout ! À la prochaine fois, et n’oubliez pas de rêver !